Votre Excellence,
La situation intenable des Arméniens en Turquie prend de plus en plus un caractère tragique. Ce qui se passe actuellement en Arménie turque rappelle les jours les plus noirs du régime Hamidien.
Il est tout naturel que les Arménien ne peuvent pas assister à leur propre destruction. N'ayant pas d'autre issue que de périr ou de prendre un chemin, qu'ils voulaient éviter à tout prix, afin de ne pas provoquer de complications à leur patrie (Turquie), les Arméniens sont réduits à prendre une décision immédiate.
Plus d'une fois ils s'attendaient à ce que l'Allemagne ne refuserait pas à leur tendre la main de secours. Mais ils étaient toujours déçus car chaque fois il survenait quelque chose qui retenait l'Allemagne de ce pas ci noble. Il est urgent pour les Arméniens de se rendre compte des obstacles qui viennent entraver leur chemin.
Vu la pénible situation de ce peuple agonisant, je prends la liberté de recourir à Votre Excellence, Vous priant de bien vouloir me permettre de vous exposer le vrai mobile des événements et les causes qui poussent les Arméniens de chercher avec autant d'insistance les "réformes garanties".
Je reconnais que ma démarche auprès de Votre Excellence peut paraître étrange, mais le terrible avenir qui menace notre peuple me donne le courage de m'adresser à Vous car je sais que le fort a toujours assez de générosité pour porter son attention active aux malheurs du faible.
Je me sens d'autant plus d'audace de plaider la cause de ce peuple devant vous, étant persuadé que dans la mesure de ses forces, quelque petit et éprouvé qu'il soit, il saura toujours se montrer non seulement reconnaissant mais aussi utile.
C'est certainement avec une grande anxiété que je vais attendre votre décision.
Veuillez agréer, Excellence, l'expression de ma parfaite estime et de ma profonde considération.
Ew. bitte ich, Herrn Zavrieff empfangen und ihm im Auftrage des Herrn Reichskanzlers mitteilen zu wollen, dass die Kaiserliche Regierung der armenischen Frage fortgesetzt ihre Aufmerksamkeit widmet und von den zur Zeit unter Beteiligung Deutschlands in Constantinopel geflogenen Beratungen eine für die Türkei und das armenische Volk befriedigende Loesung der bestehenden schwierigkeiten erhofft.
Sollte Dr. Zabrieff sein Schreiben durch muendliche Darlegungen zu ergaenzen wuenschen, so wollen Ew. pp. ihn freundlich anhoeren, seine Mitteilungen entgegennehmen und hierher berichten.
[Antwort Auswärtiges Amt 28. 8.]