1915-09-02-DE-005
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Quelle: DE/PA-AA/BoKon 96/Bl. 125-127
Erste Internetveröffentlichung: 2010 April
Edition: Deportationsbestimmungen
Zustand: A
Letzte Änderung: 03/23/2012


Der armenisch-katholische Patriarch Terzian XIII an die deutsche Botschaft Konstantinopel

Schreiben



Vom armenisch kath. Patriarchen Terzian am 2.9. Sr Durchlaucht überreicht.

La Hiérarchie arménienne catholique, à la suite d’évènements inattendus et précipités à l’improviste, se trouve à l’heure qu’il est réduite à la dernière extrémité, comme il sera vu par l’exposé des détails ci-après.

Une lettre en date du 16 Mai de l’Evêque d’Erzeroum, Mgr. Melchisédéchian, faisait savoir que tout le quartier de Khodirtchour, composé de 12 villages habités exclusivement par les catholiques, avait évacué et les habitants envoyés à une destination inconnue; peu après il faisait savoir que tout le diocèse d’Erzeroum, avec la ville même de sa résidence, subissait le même sort et qu’il restait un Pasteur sans troupeau. Enfin par sa dépêche en date du 17 Juillet il faisait savoir que lui-même abandonnait son siège pour une destination qui est restée jusqu’aujourd’hui inconnue. L’ancien Evêque d’Erzeroum, Mgr. Ketchourian, s’était mis en route vers cette époque pour se rendre à Constantinople; mais on n’a pu avoir aucune nouvelle de lui jusqu’à ce jour.

Mgr. Israëlian, Evêque de Kharpouth, par une dépêche en date du 23 Juin faisait savoir que par ordre du Gouvernement il devait, dans l’espace de deux jours, quitter la vielle avec ses ressortissants pour se rendre à Alep. Or après deux mois d’attente pour avoir de ses nouvelles de cette dernière ville, on a su que cet Evêque et ses prêtres avaient été massacrés entre Diarbékir et Ourfa. On a su peu après que 1700 familles arméniennes et catholiques avaient subi également le même sort. On n’a pas d’autres détails sur ce diocèse, mail il est à supposer qu’il est complètement anéanti.

On a évacué également les diocèses de Diarbékir et Malatia, mais on n’a aucune nouvelle des Evêques Mgr. Tchélébian et Khatchadourian. On ignore de même le sort des prêtres des religieuses et des fidèles de ces diocèses. On raconte que des massacres ont eu lieu dans ces deux diocèses et que les prêtres et les fidèles, y compris la ville de Behesni, dépendant de Malatia, ont été massacrés. Ainsi ces deux diocèses encore peuvent être considérés aussi entièrement détruits.

Dans cette intervalle on a appris que l’Archevêque de Mardin, Mgr. Maloyan et 700 catholiques ont été massacrés dans la ville même de Mardin et que le village de Tellermen, habité exclusivement par les catholiques, a été complètement détruit. Par conséquent dans la série des diocèses anéantis, il faut compter encore celui de Mardin, le plus ancien du Patriarcat et l’un des plus importants par le nombre des catholiques.

On n’a aucune nouvelle du diocèse de Mouche, ni de son Evêque Mgr. Topouzian; la dernière lettre reçue de lui porte la date du 28 Juin; il n’y parle que des affaires ecclésiastiques de son diocèse et demande des secours pour ses besoins. On croit que ce diocèse aussi aura été dévasté par des massacres qui s’y seraient perpétrés.

Du diocèse de Sivas il ne resterait que le village Pirkinik, habité exclusivement par les catholiques et où se trouve retiré l’Archevêque Mgr. Kétchédjian, avec un seul prêtre. Les villes de Tokat et de Gurin auraient également été évacuées. On dit que les prêtres, les religieuses et les fidèles de Gurin ont été massacrés et on suppose le même sort pour les autres localités. Par une dépêche en date du 22 Juillet Mgr. Kétchédjian fait savoir qu’il se trouve en bonne santé à Pirkinik.

Le diocèse de Trébizonde est complètement évacué; il ne se trouve aucun catholique à Trébizonde, à Samsoun, à Havza, à Marsivan et à Amassia; les 13 Prêtres les 34 religieuses et novices qui se trouvaient dans ces villes ont tous été expulsés, mais on ignore s’ils sont en vie.

A la suite de ces nouvelles alarmantes, le Patriarcat a fait des démarches auprès du Gouvernement Impérial pour solliciter sa bienveillance envers les catholiques, le Gouvernement a répondu que ces dispositions avaient été prises pour des raisons d’ordre militaires. Toutefois les deux Takrirs présentés pour demander où se trouvaient les 7 Evêques, 100 prêtres et 70 religieuses disparus, sont restés sans réponse.

Voyant dans un danger imminent les diocèses restants, le Patriarcat a fait de nouveaux et pressants recours au Gouvernement pour faire reconnaitre l’innocence des catholiques complètement étranges aux questions politiques, et ce par principe de leur religion même, et par conséquent strictement fidèles au Gouvernement dont ils se trouvent être sujets; finalement le Gouvernement a bien voulu donner ordre aux provinces pour faire distinction entre catholiques et non-catholiques et pour exempter les premiers des traitements infligés aux seconds.

Toutefois, pendant qu’on se consolait par cette bonne nouvelle, on apprenait que l’ordre donné pour Angora, Adana et Eskischehir avait été révoqué; nouveau recours fait au Gouvernement qui a donné des assurances que des ordres avaient été réitérés pour ces trois localités. Cependant peu de jours après on apprenait l’arrestation de l’Evêque, des prêtres et des fidèles d’Angora pour être expulsés. On apprenait aussi que les femmes et les enfants avaient été portés et placés hors de la ville dans un champ en plein air. De même on vient d’apprendre que jusqu’à la fin du mois d’Août à la grecque, la ville d’Adana devra être évacuée quartier par quartier, parmi lesquels pourtant figurent encore ceux habités par les catholiques. Déjà les villes des Tarsous, Hadjin et Mersine se trouvent être évacuées précédemment.

Ces nouvelles alarmantes ne manquent pas d’inspirer la crainte que même les catholiques, restés toujours fidèles au Gouvernement, seraient condamnés au même sort d’extermination projetée et mise à exécution pour les non-catholiques. «Extermination» est l‘unique mot exact pour expliquer la teneur de la mesure prise; les expulsés ne peuvent se faire connaître à personne; personne ne peut avoir de leurs nouvelles, ni faire quoi que ce soit pour leurs porter secours ; il est défendu à ces malheureux de porter de l’argent avec eux et en certains endroits ils se trouvent privés des moyens de transport et se trouvent décimés par la faim, par l’insolation et par toutes sortes de fatigues et plusieurs massacrés.

Le gouvernement avait donné ordre pour faire rentrer à Ismidt les catholiques expulsés Eskichehir ou ailleurs; ceux-ci étant arrivés, le gouverneur a refusé de les recevoir et les a de nouveau expulsés à Eskichehir. La même chose se serait passé dans certains autres endroits.

Les diocèses restés jusqu’ici indemnes sont ceux de Brousse, de Marache, de Alep et de Kaisséry. Toutefois certains villages autour de Kaisséry ont été évacués et les habitants expédiés à Alep ou aux environs d’Alep. De même certaines dépendances d’Alep ont été évacuées en partie. Zeytoun et Albisdan, dépendant de Marash, ont été de même complètement évacués.

Cet état des catholiques est bien regrettable, car ceux-ci ne se sont jamais trouvé en défaut dans leurs devoirs de fidélité envers le Gouvernement Impérial; ils ont toujours été les meilleurs sujets de l’Empire et le Gouvernement n’a eu pour eux que des paroles d’éloge et de souveraine bienveillance. Les catholiques ne s’occupent que de leur religion, de l’accomplissement des devoirs qu’elle leur impose et se tiennent complètement étrangers aux aspirations nationalistes. Du reste il est, dans ces circonstances, du plus haut intérêt du Gouvernement Impérial de faire voir la haute équité dont il est guidé, en mettant une distinction entre innocents et non-innocents et ne pas user de la même rigueur envers tous indistinctement.

P.S. Nouvelles certaines rapportent l’évacuation complète d’Angora dont resteraient seules les femmes qui seraient maintenant obligés à des mariages forcées avec musulmans; les hommes en nombre de presque six mille, les prêtres (trentaines) les religieuses (quarantaines) avec leur digne évêque Mrg. Grégoire Bakaban seraient fusillés sur la route de leur déportation.


[Eigene Übersetzung]

Die Hierarchie der katholischen Armenier befindet sich zur Zeit infolge von unerwarteten sich überstürzenden Ereignissen auf die letzten Reste reduziert, wie aus dem nachfolgenden detaillierten Bericht hervorgeht.

In einem Brief vom 16. Mai teilte uns der Bischof von Erzerum, Monsignore Melchisédéchian mit, daß das ganze Gebiet von Khodirtchour, das aus zwölf ausschließlich von Katholiken bewohnten Dörfern besteht, geräumt wurde und die Bewohner an einen unbekannten Bestimmungsort fortgeschickt worden sind. Kurze Zeit darauf ließ er mitteilen, daß die gesamte Diözese Erzerum mitsamt seiner Residenzstadt das gleiche Schicksal ereilte und daß nur ein Pastor ohne Herde übrig blieb. In einer Depesche vom 17. Juli ließ er uns wissen, daß auch er seinen Sitz verlassen hat hin zu einem Bestimmungsort, der bis heute unbekannt geblieben ist. Der frühere Bischof von Erzerum, Mgr. Ketchourian, hat sich zu jener Zeit auf den Weg nach Konstantinopel gemacht, wir haben aber bis heute keine Nachricht von ihm.

Mgr. Israëlian, Bischof von Kharput teilte uns in einer Depesche vom 23. Juni mit, daß er auf Befehl der Regierung innerhalb von zwei Tagen die Stadt mit seinem Gefolge zu verlassen habe, um sich nach Aleppo zu begeben. Nach zwei Monaten des Wartens haben wir erfahren, daß dieser Bischof und seine Priester zwischen Diarbekir und Urfa massakriert worden sind. Kurz darauf haben wir erfahren, daß die etwa 1700 armenisch-katholischen Familien das gleiche Schicksal erlitten hatten. Wir haben von dieser Diözese keine weiteren Nachrichten, müssen aber davon ausgehen, daß sie völlig vernichtet ist.

Ebenfalls geräumt sind die Diözesen von Diarbekir und Malatia, von dem Schicksal der Bischöfe Mgr. Tchélébian und Khatchadourian wissen wir nichts, wie auch von den Priestern und Gläubigen dieser Diözese. Wir haben gehört, daß Massaker in beiden Diözesen stattgefunden haben und daß auch die Priester und Gläubigen, auch aus der Stadt Behesni, die zur Diözese Malatia gehört, massakriert worden sind. Also müssen wir davon ausgehen, daß diese beiden Diözesen völlig vernichtet wurden.

Gleichzeitig haben wir erfahren, daß der Erzbischof von Mardin, Mgr. Maloyan und 700 Katholiken in der Stadt Mardin selbst umgebracht wurden und daß das Dorf Tellerman, das ausschließlich von Katholiken bewohnt war, völlig zerstört worden ist. Zu den ausgelöschten Diözesen müssen wir also auch die älteste und, was die Zahl der Katholiken anbelangt, eine der wichtigsten des Patriarchats zählen.

Wir haben keine Nachrichten aus der Diözese Musch, auch nicht von ihrem Bischof Mgr. Topouzian. Der letzte von ihm erhaltene Brief trug das Datum des 28. Juni. Er sprach darin nur von kirchlichen Angelegenheiten seiner Diözese und bat um Hilfe für seine Nöte. Wir glauben, daß auch diese Diözese durch Massaker vernichtet wurde, die sich dort zugetragen haben.

Von der Diözese Sivas ist nur noch das Dorf Pirkinik übrig geblieben, das ausschließlich von Katholiken bewohnt ist und wohin sich der Erzbischof Mgr. Kétchédjian mit einem einzigen Priester zurückgezogen hat. Die Städte Tokat und Gurin sind ebenfalls geräumt worden. Es ist zu hören, daß die Priester, Ordensschwestern und Gläubigen von Gurin ebenfalls massakriert worden sind und wir gehen davon aus, daß gleiches Schicksal die anderen Orte getroffen hat. In einer Nachricht vom 22. Juli teilte uns Mgr. Kétchédjian mit, daß er sich in Pirkinik in guter Gesundheit befindet.

Die Diözese von Trapezunt ist völlig geräumt. Es befinden sich keine Katholiken mehr in Trapezunt, Samsun, Havsa, Marsivan und Amassia. Die 13 Priester und 34 Ordensschwestern und Novizinnen dieser Städte sind alle ausgewiesen, aber wir wissen nicht, ob sie noch am Leben sind.

Nach diesen alarmierenden Nachrichten hat das Patriarchat bei der Reichsregierung in Demarchen darum ersucht, sich den Katholiken gegenüber wohlwollend zu verhalten. Die Regierung hat geantwortet, daß diese Maßnahmen aus militärischen Gründen ergriffen worden sind. Auf die beiden Anfragen nach dem Schicksal der verschwundenen 7 Bischöfe, 100 Priestern und 70 Ordensschwestern hat sie nicht geantwortet.

Weil die übrigen Diözesen in unmittelbarer Gefahr sind, hat sich das Patriarchat erneut dringlich an die Regierung gewandt, damit sie anerkennt, daß die Katholiken völlig unschuldig sind und mit politischen Fragen nichts zu tun haben. Das sei ein Prinzip ihrer Religion und deshalb stünden sie treu zur Regierung, der sie sich unterwürfen. Schließlich habe die Regierung ihren Provinzen Befehle erteilt, zwischen Katholiken und Nicht-Katholiken zu unterscheiden und die ersteren nicht der Behandlung der letzteren zu unterwerfen.

Doch während wir uns noch über diese gute Neuigkeit freuten, erfuhren wir, daß die Befehle für Angora, Adana und Eskischehir zurückgenommen wurden. Nach erneutem Vorsprechen wurde uns versichert, daß die Befehle für diese drei Orte erneuert worden sind. Doch wenige Tage später erfuhren wir, daß der Bischof, Priester und Gläubige festgenommen wurden, um abgeschoben zu werden. Wir erfuhren auch, daß die Frauen und Kinder aus der Stadt geführt wurden und unter freiem Himmel lagern mußten. Desgleichen erfuhren wir, daß bis zum Ende des Monats August nach griechischem Kalender die Stadt Adana wohnviertelweise evakuiert werden soll, unter denen sich diejenigen Viertel befinden, die ausschließlich von Katholiken bewohnt sind. Zuvor waren bereits die Städte Tarsus, Hadjin und Mersina geräumt worden.

Diese alarmierenden Nachrichten nähren natürlich die Furcht, daß selbst die der Regierung treu ergebenen Katholiken zur gleichen Ausrottung bestimmt sind wie die Nicht-Katholiken. „Ausrottung“ ist das einzig richtige Wort für die ergriffenen Maßnahmen. Die Ausgewiesenen können sich an niemanden wenden, niemand erfährt etwas über sie, niemand kann ihnen zur Hilfe kommen. Es ist den Ausgewiesenen verboten, Geld bei sich zu haben, und an manchen Orten stehen ihnen auch keine Transportmittel zur Verfügung. Der Hunger, die brennende Sonne und alle Arten von Erschöpfungen und immer wieder Massaker dezimieren sie.

Die Regierung hat Befehl gegeben, die nach Eskischehir oder andere Orte ausgewiesenen Katholiken nach Ismidt zurückkehren zu lassen. Denen, die dort ankamen, hat der Gouverneur die Aufnahme verweigert, und sie erneut nach Eskischehir verbannt. Das Gleiche ist auch an anderen Orten vorgekommen.

Die Diözesen von Brussa, Marasch Aleppo und von Kaiserie sind bislang noch ungeschoren. Aber einige Dörfer um Kaiserie wurden geräumt und ihre Bewohner nach Aleppo oder in die Umgebung von Aleppo geschickt. Auch einige zu Aleppo gehörende Distrikte sind teilweise evakuiert. Zeitun und Albistan, die zu Marasch gehören, sind sogar schon völlig geräumt.

Dieser Lage der Katholiken ist sehr bedauernswert, denn sie haben niemals ihre Treuepflichten gegenüber der Regierung verletzt. Sie waren immer die verläßlichsten Untertanen des Reichs und die Regierung hatte für sie immer nur lobende Worte und bedachte sie mit Wohlwollen. Die Katholiken kümmern sich nur um ihre Religion, kommen den Pflichten nach, die sie von ihnen verlangt und halten sich aus allen nationalistischen Bestrebungen heraus. Unter diesen Umständen ist es im obersten Interesse der Kaiserlichen Regierung Gerechtigkeit walten zu lassen, indem sie einen Unterschied macht zwischen Unschuldigen und Schuldigen und nicht die gleiche Strenge unterschiedslos gegen alle anwendet.

P.S. Aus sicheren Quellen wird die völlige Räumung von Angora gemeldet, wo nur noch Frauen bleiben würden, die jetzt zur Heirat mit Muslimen gezwungen wären . Etwa sechstausend Männer, die Priester (etwa dreißig) und Betschwestern (etwa vierzig) seien zusammen mit ihrem Bischof Mrg. Grégoire Bakaban auf ihren Deportationswegen erschossen worden.



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