1916-03-14-DE-004
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Quelle: DE/PA-AA/BoKon 99/Bl. 131-132
Botschaftsjournal: 10-12/1916/2980
Erste Internetveröffentlichung: 2010 April
Edition: Deportationsbestimmungen
Zustand: A
Letzte Änderung: 03/23/2012


Der Franziskanerpater P. Richard M. Liebl an den Botschafter in außerordentlicher Mission in Konstantinopel (Wolff-Metternich)

Schreiben


Pera, den 14. März 1916.

Exzellenz!

Seit wenigen Tagen von Konia zurückgekehrt, woselbst ich mich im Auftrag der deutschen Katholiken der Seelsorge u. der Caritas gewidmet habe, erlaube ich mir Ew. Exzellenz in der Anlage ein Gesuch zu übermitteln. Dasselbe wurde mir von Exilierten überreicht mit der dringenden Bitte, es in die Hände Ew. Exzellenz gelangen zu lassen. Aus eigener Anschauung kann ich das im Gesuch Ausgeführte nur bestätigen. Darf ich Exzellenz bitten von den Namen der Unterzeichner keinen Gebrauch zu machen, da sie sonst unfehlbar dem Tode geweiht sind.

Mit dem Ausdruck der tiefsten Hochachtung zeichne Ew. Exzellenz ergebenster Diener


P. Richard M. Liebl.


Anlage

[Zehn armenische Geistliche aus Konia an den deutschen Botschafter Wolff-Metternich]

Konia, le 22 Février 1916.

Excellence,

Votre Chancelier de l’Empire Monsieur Bethmann Hollweg a déclaré. il n’y a pas longtemps à un groupe de Messieurs et de Dames chrétiens qui intervenaient en faveur des Arméniens persécutés que l’Allemagne prendrait toujours la protection des peuples persécutés à la cause du Christianisme.

Excellence, c’est là notre cas. Pourquoi nous persécute-t-on, nous catholiques de l’empire Ottoman, qui avons abhorré les menées révolutionnaires et étions étrangers à tout mouvement tendant à compromettre la sécurité de l’État. Et pourtant la persécution déchainée contre les Arméniens a été pour nous catholiques plus cruelle que pour nos confrères grégoriens. De cent cinquante mille catholiques n’existent plus, d’après le dire de Sa Béatitude le Patriarche Monseigneur Terzian que trente mille.

Quant à notre situation actuelle, excellence, nous sommes dans la misère la plus noire. Permettez de Vous en faire un exposé succinct.

1. Nous manquons de vivres, n’ayant qu’un pain noir par personne de la part du gouvernement et cela avec mille et mille difficultés.

2. Nous manquons de vêtements, de chaussures, de matelas, de couvertures etc. etc. en un mot : des choses de première nécessité.

3. Nous n’avons pas d’abri et nous sommes obligés d’être dans des trous, dans des chambres bâties de terre, humides, malsaines, qui sont plutôt pour les bêtes que pour les hommes, trois ou quatre familles entassées dans la même pièce. De plus nous sommes obligés de payer ces espèces d’étables à des prix exorbitants. Cet argent il faut se le procurer ou en mendiant ou en travaillant jusqu’à la nuit bien avancée.

4. On nous menace presque chaque semaine d’exil. Déjà beaucoup de familles sont dispersées dans les villages musulmans où les jeunes femmes et filles sont traînés à l’écart par les libertins turcs, sont déshonorées, mêmes mis en pièces ou bien réduites à mourir de faim, vu que souvent on leurs refuse le pain parce que chrétiennes.

5. De propositions continuelles d’apostasie sont faites tant aux hommes qu’aux femmes et cela sous des menaces les plus terribles. Pour plus facilement atteindre ce but, on a séparé les femmes de leurs maris, les jeunes garçons de 13 à 17 ans de leurs parents. Et devant ces faits les turcs osent encode affirmer qu’ils ne nous persécutent point à cause de notre Ste Religion. Si ce n’est pas cela le véritable motif, nous nous demandons quel autre pouvait l’être?

6. Nous ne Vous parlons pas, Excellence, des souffrances morales de toutes sortes qui sont du reste la conséquence de la suite naturelle de l’exil. Après avoir vu sombrer toutes les fortunes et tous nos bien acquis au prix de sueurs de toute une vie d’activité et de travail assidu, il est facile à comprendre l’état de notre moral.

Excellence, voilà l’état pitoyable où nous nous trouvons et dans notre extrême détresse nous implorons protection et aide à la puissante Allemagne. Permettez nous maintenant, Excellence, de formuler en quelques mots nos désirs. Nous désirons, ou

1. Que l’on nous laisse où nous sommes, en faisant venir auprès de nous nos maris et nos frères exilés séparément, avec garantie de ne plus être molestés ni moralement, ni physiquement,

2. Que l’on améliore notre situation matérielle par les revenues de nos biens confisqués ou vendues, ou bien, si on croit opportun:

3. Que l’on concentre tous les catholiques arméniens dans un endroit où leur vie et leur foi seront à l’abri et qu’on leur donne la possibilité de vaquer aux travaux et cela ensemble avec leurs Evêques et leurs prêtres.

Monsieur l’Ambassadeur, Vous qui partagez avec nous la même fois, Vous êtes en état de comprendre le pénible de notre situation. Nous Vous supplions au Nom du Christ de vouloir venir à notre aide. Soyez en persuadé, Excellence, que la gratitude des catholiques arméniens sera à jamais à la grande Nation Allemande. Pouvons-nous espérer, Excellence; oui nous espérons.

Veuillez agréer, Monsieur l’Ambassadeur l’expression de nos sentiments les plus distingués avec nos hommages les plus respectueuse et de nous croire


De Votre Excellence
les très humbles et très malheureuse serviteurs
[zehn Unterschriften]


[Notiz Botschaft 14.5.]

Herrn Frh. v. Neurath,

S.E. bittet die Sache morgen mit Halil Bey zu besprechen.



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