1916-09-29-DE-002
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Quelle: DE/PA-AA/BoKon/173
Botschaftsjournal: A53a/1916/2734
Erste Internetveröffentlichung: 2003 April
Edition: Genozid 1915/16
Laufende Botschafts/Konsulats-Nummer: No. 593
Zustand: A
Letzte Änderung: 03/23/2012


Der Botschafter in außerordentlicher Mission (Wolff-Metternich) an den Reichskanzler (Bethmann Hollweg)

Bericht



No. 593
Therapia, den 29. September 1916.

Auf den Erlaß No. 943.

Die hierher überwiesenen Nummern des Arev sind durchgesehen und die bemerkenswerten Artikel auszugsweise übersetzt worden. Unter diesen zeichnen sich drei durch mehr oder weniger heftige Ausfälle gegen deutsche Beamte und Offiziere aus und werden daher in Übersetzung beigefügt. Zwei von ihnen (No. 1 und 2) behandeln die Armenierverfolgungen in Urfa und Trapezunt und enthalten manche Einzelheiten, die sonst nicht weiter bekannt scheinen. Der dritte bespricht eine Broschüre des Korrespondenten des New York Herald, Herbert Adams Gibbons und giebt daraus diejenigen Stellen wieder, in denen der Verfasser die deutsche Politik, und speziell den verstorbenen Botschafter, Freiherrn von Wangenheim, der Mitschuld an den vorgekommenen Armeniergreueln bezichtigt.


Anlage

Auszugsweise Uebersetzungen aus der armenischen Zeitung Arev.


1. Ausgabe vom 19. Juni 1916.

La défense d’Ourfa.

Ourfa était plein de veuves et orphelins qui venaient d’Arménie. La faim faisait déjà des ravages; les actes de cruauté avaient, là aussi, commencé. Les filles, les femmes, étaient continuellement sujettes à des rapines. Les enfants se vendaient à des prix fort bas; le prix du jour était de 5 piastres. Je fus témoin d’un enfant âgé de 8 à 9 ans, originaire d‘Amassia qui, grâce à sa beauté, fut vendu à 10 piastres. Le Turc [nicht entziffert] était venu à Ourfa. Un groupe de 40 notabilités fut d’abord déporté à une destination inconnue. Une semaine plus tard, un second groupe de 50 hommes fut envoyé à Diarbékir. Enfin, on finit par parler ouvertement que les Arméniens d’Ourfa seraient également déportés. Les femmes, les filles, s’étaient décidées à se suicider plutôt qu’à se rendre aux gendarmes. Les hommes qui avaient pleinement conscience du sort qui était réservé à ceux qu’on éloignait de la ville, répondirent aux ordres du Gouvernement: Nous ne livrerons pas nos jeunes gens.

Le Gouvernement s’était pourtant décidé à agir. Les Arméniens s’étaient retirés dans leur quartier élevé. Le cinq octobre Fahri Pacha et un militaire allemand commencèrent, à la tête de 4500 soldats, l’œuvre de répression. Une lutte inégale se poursuivit, sans discontinuer, pendant quinze jours. Au bout de ce laps de temps, les défenseurs infligèrent une grande défaite aux Turcs, aux Kurdes et aux Allemands. Le sol était couvert de cadavres de Kurdes, de Turcs et de soldats. Ils avaient abandonné toute la ville. Pourtant l’ennemi ne pensait pas laisser définitivement la ville aux mains des Arméniens. Au bout de sept jours, pendant lesquels il renforça le nombre de ses troupes et de ses canons, il recommença l’attaque. Après un combat acharné, les provisions des Arméniens finirent par s’épuiser. On découvrit les cadavres de centaines de filles arméniennes tombées l’arme à la main...... Les femmes et les orphelins qui étaient vivants, furent dirigés vers Rakka, tandis que les hommes furent conduits au gibet.

Les soldats vainqueurs se retiraient, tandis que sur les ruines du quartier arménien les pillards pullulent déjà............


[H. Tarassian]

2. Ausgabe vom 21. Juni 1916.

Le massacre des 14000 Arméniens à Trébizonde.

Le 28 Juin 1915 la population arménienne de Trébizonde reçu l’ordre de quitter la ville au bout de 5 jours. En même temps, les autorités faisaient arrêter une centaine de notabilités et d’intellectuels arméniens; ceux-ci, après avoir été soumis à des tortures effroyables furent, sans autre forme de procédé, jetés à la mer. Quand le délai expira, la déportation commença par petits groupes. Et aussitôt, au premier détour de la route, les massacres et les pillages commencèrent. Devant les portes même de la ville, près de Djévizlik, se déroulèrent des scènes d’atrocité indescriptible. Les cris de douleurs et de terreur des victimes se faisaient entendre de très loin d’une façon effroyable. Les cruautés commises furent tellement inouïes qu’elles exaspérèrent même bien des musulmans. Parmi ceux-ci il y en eut qui, dès le premier jour s’efforcèrent de sauver quelques victimes. Un Turc du nom de Tchadir Oghlou, essaya même par les armes de s’opposer aux massacres; mais il fut tué sur la montagne avec un groupe d’Arméniens qui s’étaient unis à lui. L’œuvre d’extermination fut complète à Trébizonde. Des 14000 Arméniens qui y habitaient, il ne reste aujourd’hui que deux familles et 14 femmes qui, grâce à l’assistance prêtée par les Grecs, parvinrent à se sauver des griffes de la barbarie turque. Outre cela, selon de consul américain, il est possible de trouver encore, dans les villages voisins, quelques orphelins..........

Le poids sanglant et la responsabilité des massacres de Trébizonde pèsent principalement sur trois hommes: un Turc et deux Allemands. Ceux-ci en ont été les organisateurs. Ce sont: Naïl Bey, président de la section du Comité Union et Progrès à Trébizonde; Stangen [Richtiger Name: Stange.], officier d’artillerie allemand et l’ex-consul allemand à Tiflis, Schulenburg.

3. Ausgabe vom 26. Juni 1916.

„Les derniers massacres d’Arménie.“

„La page la plus noire de l’histoire contemporaine.“

L’auteur analyse dans son article une brochure composée par le correspondant du „New York Harold», Herbert Adams Gibbons et portant le titre si-dessus mentionné. Herbert Adams Gibbons distingue deux catégories dans les changements et faits occasionnés par la présente guerre. D’abord ceux dont la solution dépend d’études ultérieures, et ceux qui peuvent être examinés et solutionnés dès à présent. Les massacres des Arméniens de la Turquie appartiennent à cette seconde catégorie de faits. La perfidie est clairement mise en relief; les responsabilités peuvent, aujourd’hui même, définitivement établies. Il est temps, par conséquent, a faire un dernier appel à l’humanité pour sauver les derniers restes des Arméniens de la Turquie.


I.

„Au mois d’avril de l’année 1915, le Gouvernement turc commença à mettre à exécution un plan systématique, préparé avec soin et consistant dans l’extermination de la race arménienne.

Près d’un million d’Arméniens ont été massacré dans l’espace de six mois.

Le nombre des victimes et les moyens employés pour les exterminer n’ont pas de précédent dans l’histoire contemporaine.“

Tel est le titre du premier chapitre.

Le plan d’extermination avait été légué au Gouvernement jeune-turc par le sultan Abdul Hamid. Les massacres d‘Adana furent une première manifestation des intentions des Jeunes-Turcs. La présente guerre présenta l’occasion d’exécution radicale de cette extermination. On prit d’abord sous les armes les jeunes hommes; ce fut le premier pas. Puis après l’enrôlement fut terminé et que le peuple, dépourvu de toute son énergie, fut paralysé, les massacres et la déportation commencèrent. Il s’ensuit tout naturellement que les tentatives du soulèvement des Arméniens sont des contes inventés de toutes pièces pour trouver un prétexte à tout ce qui a été fait. Talaat Bey déclara aux ministres des pays neutres que « c’était une exigence militaire, exécuté d’une façon fort humanitaire.“


Suite.

Oui, les vieillards, les femmes, les enfants formaient aussi un danger pour l’Empire. Alors, comment faire pour les exterminer; comment agir pour que l’ambassadeur de l’Empire à Washington ainsi que la presse allemande puissent dire que toutes les victimes faisaient partie d’une vaste organisation révolutionnaire? Talaat Bey fit la géniale découverte: la déportation. Moyen qui frappait toutes les villes, tous les villages, les vieillards, les malades, les femmes enceintes. Herbert Adams Gibbons évalue le nombre des victimes au chiffe d’un million.

La responsabilité.

Le chapitre IV porte le titre suivant: „Le gouvernement allemand pouvait empêcher l’extermination. Il y a même des raisons pour croire que s’il ne l’a pas encouragée, il salue avec joie la disparition des Arméniens de l’Asie Mineure qui favorisait l’exécution de ses plans économiques et politiques dans l’Empire turc.“

Il est établit que le peuple turc n’a jamais nourri ni dans le passé ni dans le présent un sentiment de haine contre les Arméniens par suite de son fanatisme. Les Turcs n’ont jamais massacré les Arméniens sans que le Gouvernement ne l’eût ordonné directement ou que la police ne l’eût stimulé. Chaque fois qu’il y a eu des massacres, les ordres vinrent de la capitale, de Constantinople, ce fut toujours l’exécution d’un plan froidement prémédité.

Lors de la proclamation de la Constitution, les Arméniens pensèrent que ce mouvement vers la liberté était sincère. Ce fut là toute leur faute. Les Jeunes-Turcs en furent exaspérés. Ils attendirent le moment propice. Ce moment vint. Ils en profitèrent immédiatement.

„Est-il possible de supposer que l’Ambassadeur d’Allemagne n’avait pas connaissance des vues du Gouvernement turc ou que Talaat Bey ait lancé ses ordres, avant de s’être concerté personnellement avec le baron de Wangenheim? Est-il possible de croire que le Gouvernement allemand ignorait tout à Berlin, et même son ambassadeur à Constantinople avait à ce sujet gardé silence envers lui? Au contraire. L’extermination d’un million et demi de chrétiens innocents fut décidée et ordonnée à Constantinople même. L’ambassadeur d’Allemagne était le seul homme à Constantinople qui, mettant à profit l’influence de son gouvernement, aurait pu empêcher l’exécution de cet ordre. A supposer même que l’ambassadeur d’Allemagne n’était nullement informé du plan qui se préparait, toujours est-il évident qu’il aurait pu encore, sans qu’il fut jamais trop tard, exercer l’influence de l’Allemagne, pour arrêter l’exécution de ce plan abject. Au moment que l’Allemagne ne voulut pas intervenir à temps, n’a-t-elle pas aussi un part de responsabilité dans la mort de millions de créature innocentes? Du moment que même au cours de l’extermination l’Allemagne refusa d’intervenir, ne doit-elle pas être considérée comme la complice des massacres? Il est établit que des fonctionnaires allemands ont stimulé et parfois même dirigé en personne ces mouvements perfides. Les Allemands restent condamnés devant toute la postérité, car ils étaient parmi les peuples européens les seuls qui fussent à même d’empêcher le crime. Le refus de se prêter en quelque sorte que se soit à sauver le peuple arménien: tel est le jugement grave de l’avenir à leur égard. Mais quel est en somme le but poursuivi en exterminant ce peuple? C’est ici que la responsabilité jaillit avec toute sa force contre le Gouvernement allemand et le peuple allemand. Les Allemands et rien que les Allemands ont à profiter de l’extermination du peuple arménien.“



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