Il est cependant d'avis que, malgré les divergences des vues qui se sont font encore sentir, il devrait être possible de trouver une solution satisfaisante pour les Puissances et acceptable pour la Turquie.
Plusieurs points importants du projet russe peuvent déjà être considérés comme acquis. Si, sur d'autres points, non moins intéressants sans doute, mais dont l'acceptation, selon nous, ne devrait pas être considéré comme condition "sine qua non", une partie des délégués a cru devoir s'éloigner des propositions russes, c'était en premier lieu parce qu'ils prévoyaient que ces propositions ne trouveraient pas le consentement de la Sublime Porte. D'après les informations arrivées de Constantinople, ce prognostique ne manque pas de fondement. Or, le Gouvernement Impériale ne voit pas de moyen et ne croit pas opportun d'imposer à la Turquie une solution qu'elle n'accepterait pas de bon gré.
Dans ces circonstances, le Gouvernement Impérial estime, qu'il est indiqué que la Commission devrait reprendre ses travaux sur la base du projet turc. Le Gouvernement Impérial croit savoir que le Gouvernement Ottoman, animé des meilleures dispositions, ne se refusera pas à introduire dans son projet des amendements, surtout ceux répondant aux propositions russes, adoptées par la Commission, et qu'il admettra le principe d'un contrôle efficace des réformes par les Puissances.
Le Gouvernement Impérial ne doute pas qu'en adoptant le procédé, les Puissances ne réussissent à tomber d'accord avec la Turquie sur un ensemble de réformes répondant aux besoins du moment et qui, avec le temps, pourra être complété et perfectionné.