1913-11-22-DE-001
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Quelle: DE/PA-AA/R 14082
Zentraljournal: 1913-A-23477
Erste Internetveröffentlichung: 2017 November
Edition: Armenische Reformen
Praesentatsdatum: 12/25/1913 p.m.
Zustand: A
Letzte Änderung: 11/19/2017


Die Armenische Delegationin Paris (Boghos Nubar Pascha) an das Auswärtige Amt

Schreiben



Affaires Arméniennes

Note1


22 Novembre 1913

Les nouvelles de Constantinople indiquent que la Porte a rejeté le projet transactionnel et a présenté une contre-proposition inacceptable, ou il n'est plus question ni de contrôle, ni d'Inspecteurs Généraux Européens, mais seulement d'inspecteurs Généraux Ottomans avec de simples Conseillers Européens.

Dans une entrevue antérieure le Grand Vizir avait déclare a l'Ambassadeur de Russie que les Conseillers Européens, qu'il proposait d'adjoindre aux Inspecteurs Généraux, ,,seraient tout et que les Inspecteurs Généraux Ottomans ne feraient rien sans leur assentiment".

Or rien de semblable n'apparaît dans le contre projet de la Porte, qui, au contraire, limite les attributions des Conseillers à seconder les Inspecteurs Généraux et, tout en leur conférant la Présidence d'un Conseil, composé de fonctionnaires locaux, ne leur donne aucun pouvoir d'exécution.

Nous pensons que l'idée de ces Conseillers Européens est venue à S.A. le Prince Said Pacha Halim, de ce qu'il a vu fonctionner avec suces en Égypte, où nous avons dans chaque Ministère, à coté du Ministre, un Conseiller qui est tout; et nous sommes convaincus qu'il est de bonne foi en disant que de même, dans sa pensée, les Conseillers en Arménie seraient tout; mais il y a entre les deux cas une petite différence, c'est qu'en Égypte tous les Conseillers sont des Anglais, ayant des pouvoirs exécutifs des plus étendus et qu'il n'y a là qu'une seule Puissance qui gouverne, l'Angleterre. Derrière le Conseiller il y a un Lord Cromer ou un Lord Kitchener, de sorte que les Conseillers ne donnent pas un ordre qui ne soit aussitôt obéi. En Arménie non seulement les attributions des Conseillers se trouveraient mal définies, mais l'exécution de leurs décisions ne serait elle-même nullement garantie, étant donné qu'ils n'ont plus derrière eux une seule, mais six puissances, entre lesquelles on ne peut espérer un accord constant.

La combinaison d'avoir des Conseillers ne serait donc possible, selon nous, que si l'on pouvait trouver une formule pour que, tout en étant doublure en apparence des Inspecteurs Généraux, ils aient des pouvoirs exécutifs en fait. Si la Porte consentait et s'y prêter par un artifice de rédaction qui mette sa susceptibilité a couvert, nous serions les premiers a accepter le système de Conseillers, - étant bien entendu que l'on maintiendrait les autres six points du projet des Ambassadeurs, - tels que la représentation des Arméniens par moitié, le contrôle, etc.

Comme seul correctif, le contre-projet turc stipule, il est vrai, que les conflits entre les Inspecteurs Généraux et leurs Conseillers seraient tranches par le Conseil des Ministres; mais étant donne les atermoiements et les fins de non-recevoir habituels de la Porte, on peut affirmer que les conflits seraient résolus en faveur des Conseillers Généraux ou s'éterniseraient et paralyseraient l'action des Conseillers.

En d'autres termes, la Turquie, après avoir admis en partie les vues des puissances, revient aujourd'hui à son premier système d'opposition par des contre-projets. Il serait très dangereux de la suivre dans cette voie. Nous ne devons pas perdre de vue en effet que les réformes ont pour but d'écarter tout danger de remembrement de la Turquie et d'Asie et que ce but ne pourra être atteint que par la mise a exécution de reformes efficaces solidement établies, et non par des demi-mesures ou des réformes incomplètes qu'on se proposerait de compléter progressivement dans la suite, ainsi qu'on l'a si malheureusement tenté en Macédoine, où l'insuccès, et les terribles conséquences qui en sont résultées, provenaient précisément de ce qu'on s'était borné à des reformes partielles et insuffisantes.

Des réformes établies dans ces conditions défectueuses n'auraient aucun résultat et laisseraient subsister tous les dangers d'intervention étrangères.

Il n'y a donc de solution logique et pratique que dans le maintien du projet transactionnel, qui implique des pouvoirs effectifs donnés à des fonctionnaires européens responsable, chargées d'appliquer les réeformes avec l'appui et le contrôle des Puissances. On pourrait modifier la forme du projet transactionnel pour ménager les apparences, mais le principe doit en être maintenu dans son intégrité.

Nous sommes persuadés que si les négociateurs européens montraient comme inébranlable la décision des puissances de refuser tout concours financier, tant que la question des reformes n'aurait pas reçu une solution raisonnable, la S. Porte, qui ne peut se passer de l'emprunt ne tarderait pas à se soumettre.

Dirigées dans ce sens, les négociations ne porteraient d'ailleurs nulle atteinte aux relations des Puissances avec la S. Porte, puisqu'elles tendraient à vaincre une opposition contraire à ses propres intérêts. Nous tenons en effet à établir qu'en préconisant une pression financière il n'entre nullement dans notre pensée que l'on doive empêcher l'émission de l'emprunt, qui est indispensable à la consolidation de l'Empire; nous voulons au contraire qu'il soit conclu, afin d'éviter des embarras, qui pourraient compromettre l'intégrité territoriale, que les Arméniens ont intérêt à maintenir, comme tous les sujets de l'Empire.

Les Puissances pourraient donc exercer cette pression qui n'a aucun caractère d'hostilité, sans se départir de leur politique amicale envers la Turquie; elles n'auraient même pas à refuser l'emprunt, il leur suffirait de déclarer qu'elles sont prêtes à en faciliter la conclusion, pourvu que la S. Porte s'engage de son coté à exécuter les reformes. La solution dépendrait de la Turquie , qui n'aurait en somme qu'à accepter une condition dont l'Empire serait le premier à bénéficier.


Président de la Délégation Nationale Arménienne

Boghos Nubar


1 Anmerkung von Zimmermann: Mir heute von Nubar Pascha überreicht; 25.11.



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