1913-11-23-DE-001
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Quelle: DE/PA-AA/R 14082
Zentraljournal: 1913-A-23304
Erste Internetveröffentlichung: 2017 November
Edition: Armenische Reformen
Praesentatsdatum: 11/23/1913 p.m.
Zustand: A
Letzte Änderung: 11/19/2017


Aufzeichnung des Legationsrats im Auswärtigen Amt Rosenberg





Die Anlagen sind mir gestern durch Reschid Safvet Bey für den Herrn U. St. überreicht worden.

Es handelt sich um einen Artikel Hussein Djahid's im Tanin, worin die guten Absichten der Pforte in der armenischen Frage dargelegt und die Mächte für ein etwaiges Scheitern des Reformwerks verantwortlich gemacht werden, da diese aus politischer Eifersüchtelei die wiederholt erbetenen Berater nicht stellen.


Anlage


Un point important dans la question des Réformes.

Nous insérons aujourd'hui dans ce même numéro une lettre, parue dans le Times, et contenant au sujet de nos réformes des considérations frappées au coin du meilleur des bons sens.

Nous n'avons pas à entrer dans la question de savoir si pour plaire au monde islamique et particulièrement à leurs sujets musulmans, les hommes d'État anglais se croient ou non tenus d'adopter un langage et une attitude amicale vis-à-vis de la Turquie dans les moments d'épreuve que traverse celleci. Nous n'envisagerons et étudierons ici que la partie de la lettre qui nous concerne directement.

L'auteur de la lettre écrit: "Du moment que nous recommandons à la Turquie d'appliquer des réformes, nous devons nous considérer obligés de lui prêter tout notre appui quand elle vient demander chez nous des spécialités et des fonctionnaires compétents." Ces paroles sont de celles qui montrent que nous ne nous trompons pas en faisant fonds sur l'amitié et le bons sens de l'opinion publiques anglaise. En effet, si l'on juge les choses avec la moindre équité, l'on constate que depuis 8 à 9 mois la Turquie ne cesse de s'adresser à l'Europe pour asseoir les bases de réformes sérieuses; elle la conjure pour ainsi dire. Toutes ses démarches demeurent vaines ou incomprises.

Auparavant c'était l'Europe qui pressait la Sublime Porte pour l'accomplissement des réformes; maintenant c'est la Turquie qui dit à l'Europe: Je veux faire des réformes, envoyez-moi les hommes qui nous inspirent confiance ... et cette fois c'est l'Europe qui tergiverse, atermoie, évite de répondre. Cette attitude étant notaire, l'Europe saura difficilement rejetter la responsabilité du retard de 8 à 9 mois apporté en Anatolie pour l'application des mesures de réformes fondamentales.

Dans cette question la Sublime Porte a témoigné le maximum de bonne volonté possible et si le but poursuivi est réellement de rétablir une œuvre humanitaire, d'élever le niveau social et intellectuel des populations de cette région, la Sublime Porte ne s'est pas fait faute de déclarer qu'elle était délibérément résolue à y marcher. Nous pouvons en l'occurrence affirmer avec une réelle satisfaction d'amour propre que, dans le cas qui nous occupe, la position du gouvernement ottoman est autrement meilleure que celle de l'Europe.

Pour la réalisation d'un dessein humanitaire entre nous, celui d'assurer les progrès matériels et moraux de millions d'hommes, la Turquie fait taire ses sentiments d'amour propre national, accepte d'alourdir considérablement les charges de son pauvre budget déjà si ébréché et demande à l'Europe de l'aider à trouver des hommes capables qui jouissent de sa confiance.

Mais ici la politique se mêle des considérations de l'Europe et l'on ne songe même pas au caractère de civilisation de l’œuvre à entreprendre.

La Turquie veut construire des routes et des chemins de fer; immédiatement s'entend un veto; d'ici à un long délai vous ne construirez pas de chemins de fer dans ces pays, lui réplique-t-on.

La Turquie demande-t-elle des spécialistes européens; à ceci, on ne lui répond pas par la négation mais la politique joue si bien également dans l'affaire que la réponse équivaut encore à un refus.

Dans ces conditions, je vous prie de me dire qui est-ce qui aura le courage d'incriminer encore la Turquie. Nous nous étonnons après cela qu'on veuille rejeter encore la faute sur les Turcs. Nous entendons encore dire que les Turcs ont l'habitude de toujours lanterner, de traîner les choses en longueur et de ne jamais tenir leurs engagements; qu'il en est encore de même pour l'Arménie et les réformes au sujet desquelles on parle depuis plusieurs mois. Ne trouvant aucune personne qui connaisse les choses et soit à même de les contredire ceux qui parlent ainsi paraissent avoir raison.

Établissons pourtant les faits:

D'abord la Sublime Porte a demandé des inspecteurs généraux à l'Angleterre. Après une longue attente et déçue dans son espoir d'avoir lesdits inspecteurs par suite de certaines influences d'ordre politique la Sublime Porte s'est rabattu sur les conseillers. Alors que l'on devait s'attendre à ce que l'on nous félicitât de persister dans notre volonté de poursuivre l’œuvre annoncé et de faire des démarches réitérées pour avoir au moins des administrateurs spécialistes à titre de conseillers à défaut d'inspecteurs, il est surprenant que l'on vienne encore nous reprocher notre soi-disant inconséquence et prétendre que nous ne sommes pas fixés nous mêmes sur ce que nous voulons entreprendre.

Ainsi donc, il est loisible à quiconque de se rendre compte de l'évidence et de voir à qui revient la responsabilitédes choses, de la Sublime Porte qui n'a cessé et ne cesse de solliciter le concours des spécialistes européens ou de l'Europe que se refuse à lui en envoyer sous des prétextes fallacieux.

Nous regrettons plutôt de constater que dans une question, que l'on s'était plu à représenter comme ressortissant à des sentiments de civilisation et de pure humanité, s'interfèrent de mesquines rivalités politiques internationales. Nous tenons pourtant à ce que l'on sache bien que ces difficultés extérieures ne sauront nous détourner de notre œuvre dont nous poursuivrons résolument la réalisation.

Oui, nous sommes décidés à aire des réformes en Anatolie orientale, à profiter du concours des spécialistes européens de capacité reconnue.

C'est fort de cette conviction et de cette décision que nous nous mettons à l’œuvre et nous présentons devant l'opinion européenne par dévers qui nous sommes persuadés de gagner notre cause ainsi explicitement exposée.


Husséïn Djahid

(Tanine)




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